Saturday 4 February 2017

Prose d'Alexandra Bouge

Photo Flora-Michèle Marin


un homme a sorti son revolver, une femme va dans la ville chercher à manger
pour son fils
la ville est triste
on ‘garde les crachats sur les vitres, les gens dans les tramways qui passent, la
ville qui passe la ville endormie
on voit les gens, on voit les hommes les hommes passer, on a peur, on a peur des
gens de passage
là où les trains ne s'arrêtent pas
où l'on ne s'arrête pas ils s'arrêtent..., où l'on regarde ces gens de passage ;
où l'on ne regarde pas, où les gens ne regardent pas ces gens de passage
où ces gens de passage
où l'on ne voit pas les gens de passage chez les gens de passage
où l'on n'est pas de passage,
on n'est pas les gens de passage
je regarde les gens de passage,
je regarde les gens de passage
je regarde les gens.
chez les gens, chez les gens, chez les gens
je regarde les gens ... de passage, les gens ne veulent pas entendre des villes
dévastées, des cadavres de bêtes, des animaux morts, les gens ne veulent pas de
la ville dévastée, des gens qui ont peur, où la faim tenaille des villes sans dieu où
y a pas de dieu,
dans ces villes où règne la terreur, chez les gens de passage où la ville est roi, où
l'on est reine, on est rien et où l’on est reine ;
où la ville est de misère et d'envie, dans cette ville riche à outrance, on meurt de
faim, on a faim, les gens ont faim, on a faim, ils ont faim, ils ont faim, quelqu’un
a faim, où l'on a faim où l'on meurt de faim, les gens vivent en dessous du seuil de
pauvreté, ces gens ont faim,
les gens ont faim dans la ville
ces gens ont faim
les gens dans cette ville de riches ces gens dans la ville ont faim
les gens dans la ville de passage ont faim, les gens ont faim
chez ces gens, je regarde les autres jours
la ville est de pluie une ville si belle..
le rêve

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